Pierre Gibaud : « La Ligue 2 est notre objectif »

Après une saison pleine au Red Star, Gibaud prend la direction de Rouen

Après une saison pleine au Red Star, Gibaud prend la direction de Rouen

La saison 2012-13 devait lui permettre de se relancer. C’est chose faite. À 23 ans, Pierre Gibaud débarquait au Red Star FC après des saisons galères au Mans et à Laval. Peu utilisés les saisons précédentes, il a réussi son pari de réaliser une saison pleine en National avec un grand temps de jeu. En claquant au passage un doublé face à Épinal (2-0, 19e journée). Gibaud tient son couloir droit, déborde et tient Twitter au marquage. @lagibance répond à nos questions en plus de 160 caractères. RT assurés.

Jour de Sport.com :  Revenons sur ta saison au Red Star. Que retiendras-tu ?
Pierre Gibaud : « Sur le plan personnel, c’est une saison qui m’a permis de me relancer. Du coup, mon besoin de retrouver du temps de jeu et la confiance est revenu. Le Red Star m’a tendu la main, et je le retiens. Le maintien est un peu tiré par les cheveux, puisqu’on l’obtient à la dernière journée mais c’est l’essentiel. On aurait pu mieux faire quand même. On a fait deux saisons : une à domicile et une à l’extérieur. »

Comment peux-tu expliquer ces grandes différences de résultats ?
« Je ne sais pas si c’est le passage du synthétique au gazon naturel qui nous a perturbés. L’état d’esprit à l’extérieur est peut-être aussi en cause. Quand tu gagnes à domicile et que tu perds à l’extérieur, c’est étrange. C’est très difficile à expliquer sinon on l’aurait changé en cours de saison ! Le changement du onze de départ y est aussi peut-être pour quelque chose… C’est dur de trouver une explication. On peut en trouver plusieurs. Mais inconsciemment, le synthétique a dû changer beaucoup de choses… »

Peut-on aussi parler d’un changement d’état d’esprit en quittant Bauer ?
« Peut-être aussi ! Quand on est à Bauer, on est portés par tout un stade avec des familles, des fervents supporters. On se donne encore plus ! Quand on est à l’extérieur, c’est plus délicat bien qu’on fasse nul à Metz et Créteil ! On a fait des bons résultats chez les gros mais on est capable d’en prendre à Cherbourg, faire nul à Quevilly voire perdre à Uzès. »

Le profil « National » des équipes, peu joueuses mais âpres dans les duels, semblait vous perturber…
« Exactement. Les grosses écuries n’avaient pas forcément le profil « National ». Dès que ça manque de qualité, ça se voit dans le combat. On était moins cohérents quand on était dans les équipes qui étaient avec nous dans la charrette mais on était meilleurs contre ceux qui jouaient au football. Après, on en prend cinq à Boulogne, quatre à Fréjus et au Poiré… C’est le football. »

« Je suis parti en bons termes du Red Star »

Maintenant, tu es au FC Rouen. Était-ce le seul club qui te voulait ?
« En fait, j’ai eu une première proposition d’Orléans dès le mois d’avril. Ils m’ont proposé un contrat qui, financièrement, était très bien. Comme j’aspirais à retrouver la Ligue 2, j’ai préféré patienter et j’ai décliné l’offre d’Orléans. En Ligue 2, Clermont et Metz étaient intéressés mais il fallait attendre que les effectifs soient dégraissés. »

Le Red Star ne s’était pas manifesté ?
« Le Red Star était intéressé mais il attendait de finaliser le coach avant de me fixer une proposition. Avec un marché si compliqué, il ne faut pas trop attendre un club qui peut se retourner au dernier moment. Finalement, Rouen m’a expliqué le projet et compte sur des joueurs qui seraient prêts à jouer dès maintenant en Ligue 2 si le club a finalement la chance d’y être intégré. Didier Ollé-Nicolle, l’entraîneur, a aimé mon profil. Grand, costaud, bon défenseur. J’ai apprécié et, avec ce marché compliqué, j’ai de suite compris que c’était le moment d’y aller. Mais n’oublions pas que je suis parti en bon termes du Red Star. »

Quelles sont tes ambitions pour cette année ?
« La Ligue 2 était mon ambition déjà l’an dernier. Elle l’est forcément aujourd’hui ! Rouen aurait dû monter mais avec les soucis avec la DNCG… Sans les trois points de retard, ils seraient montés ! Donc la Ligue 2 est forcément notre objectif commun. »

« Triste pour Le Mans… »

Et tu auras de la concurrence dans le couloir droit, avec Anthony Soubervie.
« Je veux jouer le maximum. Le meilleur des deux latéraux jouera. Mais la concurrence est un très bon facteur de motivation. C’est parfait pour moi tant qu’elle est saine, ce qui est encore mieux. C’est à moi de montrer que cette place est pour moi puisque je viens d’arriver dans le groupe. »

Un mot sur Le Mans, un club que tu connais bien pour y avoir évolué entre 2009 et 2012.
« À vrai dire, pour y avoir joué et pour avoir vu la dernière partie de saison quand j’y étais, je ne veux pas leur souhaiter du mal mais ils méritent. La direction a préféré penser à son intérêt personnel avant de penser au club. Transférer autant de joueurs, faire un grand stade et avoir un tel trou dans le budget, c’est pas normal. C’est triste car c’est un bon club, avec de belles infrastructures. Qu’il soit en National, c’est normal vu que cela s’est fait sur le plan sportif. Qu’il descende plus bas, ce serait dommage car cela voudrait dire que ce ne sont pas les joueurs qui sont en cause mais les dirigeants. Il devait y avoir un climat pesant pour les joueurs avec une fin répétée tous les jours… On en entend des vertes et des pas mûres à ce sujet. Cela devient rapidement compliqué pour les joueurs. J’espère que Le Mans va rester en National, qu’il va perdre seulement deux matches. Contre nous bien sûr, histoire qu’on soit tous contents, avec une montée en Ligue 2 aux côtés du Red Star ! »

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